Les diamants de la pauvreté et les «TUMPATU(S)»

Les diamants de la pauvreté et les «TUMPATU(S)»

Contexte

La ville de Mbuji-Mayi, dans la région du Kasaï Oriental, est un vaste champ diamantifère qui s’étend sur une surface 2x plus grande que la Belgique.

On a du mal à croire que les diamants qui se vendent par centaines de milliards d’euro à Anvers proviennent de cette ville marquée par la pauvreté.

Autrefois, la MIBA (société étatique qui exploite le dimant) était considérée comme la poule aux œufs d’or, car, elle déversait sur le marché local, à travers la paie mensuelle de son personnel, près de 2,5 à 3 millions de dollars US.

Ainsi, tous les commerçants, les PME et les fournisseurs pouvaient en tirer profit. Cet écosystème s’est retrouvé anéanti avec la faillite de la MIBA en 2008.

Problème et phénomène: les Tumpatu

Avec la libéralisation de l’exploitation artisanale du diamant par le Gouvernement, de nombreux paysans de la région et des alentours ont afflués.

Leur mode opératoire : employer des jeunes filles rongées par la pauvreté — dont les parents sont dans l’incapacité de payer les études — pour aller dans les mines parfois souterraines et plonger dans en profondeur sous l’eau, à la recherche de diamants.

De ce travail, les jeunes filles se retrouvent à la merci des hommes qui, avec leurs petits moyens, en font soit des prostituées soit des femmes épousées précocement. On les appelle les TUMPATU. Elles sont très jeunes, belles, illettrées, fortes, travailleuses, inépuisables et prêtes à tout pour survivre et aider leurs familles.

Les statistiques qui effraient

Le taux de scolarisation des jeunes filles reste encore faible au Kasaï Oriental.

Selon les recherche effectuées (EDS-RDC II 2013-2014), le taux de scolarisation des filles semble s’écarter de celui des garçons au fur et à mesure que le niveau d’instruction augmente.

  • La proportion de jeunes filles de 15 à 19 ans ayant déjà eu un enfant ou ayant déjà été enceintes = 21,2%
  • Le taux d’achèvement en 6è des humanités = 14% pour les filles et 36% pour les garçons
  • La proportion de filles pouvant obtenir leur diplôme d’état = 6,9% pour les filles et 18% pour les garçons

Les conséquences malheureuses

→Un faible niveau d’instruction et de connaissance de l’environnement : les jeunes filles sont pour la plupart exposées, dès leur puberté, à des mariages précoces et le plus souvent polygamiques.

→Les unions forces sont généralement suivies par des repudiations rapides pour des motifs fantaisistes et dans des conditions déplorables.

→ La descolarisation de la jeune fille, associée à la culture locale crée un cycle de pauvreté dont il est difficile de se défaire.

Illustration pratique

Il est facile de trouver

  •  Une jeune fille de 18 ans ne sachant ni lire ni écrire, divorcée et mère de 5 enfants.
  • Une jeune fille de 16 ans n’ayant jamais été à l’école, veuve et mère de 3 enfants.
  • Une jeune fille de 22 ans, mariée et mère de 9 enfants.

À chaque somme d’argent que vous nous enverrez, nous nous assurerons que ces jeunes filles aient la chance d’avoir une meilleure vie.

Nous vous remercions pour votre intérêt et votre contribution.